Les nouveaux gnomes de Zurich.

Les Témoins de Jéhovah, l'affaire Spiess et son exploitation

dans la propagande russe et antisectes

 

Massimo Introvigne, directeur du CESNUR, et Alessandro Amicarelli, avocat du Barreau de Londres et président de la FOB (Fédération européenne pour la liberté de croyance), sont les auteurs de ce livre, qui part de l'affaire Spiess pour examiner les problèmes plus généraux qui sont apparus dans cette discussion.

Le jugement controversé du tribunal de district de Zurich de 2019, qui a acquitté la militante antisectes Regina Spiess des accusations de diffamation portées contre elle par les Témoins de Jéhovah suisses, a été largement utilisé dans une campagne de propagande internationale contre les Témoins de Jéhovah, qui a impliqué des mouvements antisectes et le gouvernement russe.

 

Les thèmes centraux de cette campagne étaient la procédure d'excommunication des Témoins de Jéhovah, l'ostracisme à l'encontre des anciens membres excommuniés et le traitement des cas d'abus sexuels au sein de la congrégation.

 

Alessandro Amicarelli est membre de le Fédération Européenne pour la Liberté de Croyance (Freedom of Belief - FOB). Il s'agit d'une Fédération d'Association qui préconise la liberté de pensée, de religion et de croyance. Son but initial est de soutenir le programme EU FORB.

 

Le 17 juillet 2020, la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (Uscirf) a publié un document sur l’idéologie antisectes. Les deux évènements sont indépendants, mais comme nous allons le voir, ils ont eu une incidence l’un sur l’autre. L’Uscirf est une commission bipartite de l’administration américaine. Ses membres sont nommés par le président et nominés par les dirigeants du Congrès des deux partis, démocrate et républicain. Le document se concentre sur la lutte antisectes en Russie, mais va plus loin et dénonce l’idéologie antisectes en général comme l’une des menaces les plus graves à la liberté de religion dans le monde.

 

Le 23 juillet 2020, Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Russie, s’est prononcée sur ce rapport de l’Uscirf qui critiquait la Russie et en particulier la décision de la Russie de qualifier les Témoins de Jéhovah d’« organisation extrémiste » et d’interdire leur activité. Elle a confondu deux documents différents, le rapport annuel de l’Uscirf et le document du 17 juillet sur l’idéologie antisectes, mais elle souhaitait en fait s’exprimer sur ce dernier.

 

Mme Zakharova a dit : « En ce qui concerne les Témoins de Jéhovah, les États-Unis ne le savent peut-être tout simplement pas, alors je voudrais informer nos partenaires de la décision d’un tribunal devenue définitive récemment en Suisse, décision prise en juillet 2019. Le tribunal a reconnu que certaines des méthodes utilisées par les Témoins de Jéhovah du pays violent les droits fondamentaux de l’homme. Vous l’ignoriez ? Je veux parler de la pratique qui consiste à ostraciser les personnes qui choisissent de quitter la secte ou qui cessent de suivre ses instructions. Elles sont mises à l’index par leur famille et leurs amis. Les enfants sont aussi ostracisés. Des pressions psychologiques et sociales sont exercées sur les dissidents par diverses méthodes de manipulation qui ont pour but d’influencer leur conscience, mais aussi par des punitions. Il y a aussi des cas de violences sexuelles impunies. Les membres de la secte se voient en fait refuser le droit à la liberté d'opinion et de conscience, et c'est ce qui justifiait que la justice suisse s’en occupe » (Zakharova 2020).

 

La déclaration de Mme Zakharova présente deux problèmes:

Premièrement, sa reconstitution de l’affaire suisse est inexacte,

Deuxièmement, la décision suisse est basée sur des renseignements erronés concernant les Témoins de Jéhovah.

Livre en français en téléchargement gratuit

https://www.cesnur.org/2020/temoins-de-jehovah-livre-blanc.htm